Les personnels du collège Janusz Korczak
Limeil-Brévannes, le 10 janvier 2017
Lettre ouverte à Mme la Ministre de l’Éducation Nationale
Madame la Ministre,
Devons-nous penser que ceux qui ont en charge de nous défendre ont décidé de se laver les mains de ce qui se passe au Collège KORCZAK ?
Notre collège, avec ses élèves et leurs parents, ses enseignants, et tous ses personnels, est-il abandonné par l’Education Nationale ?
Comment ne pas le croire alors qu’après deux jours de grève avec les syndicats SNES et FO, après de multiples initiatives avec les parents d’élèves et leurs organisations (GIPE, FCPE, PEEP), après les interventions de soutien de nombreux élus, notamment M. CAMBON Sénateur du Val de Marne, Mme LECOUFLE Maire de Limeil-Brévannes, M. YAVUZ Conseiller Départemental, Mme LE BIDEAU Conseillère Départementale et Présidente de Groupe, les représentants de Mme la Rectrice de Créteil ont hier, lundi 9 janvier, rejeté purement et simplement nos demandes légitimes ?
Notre exigence de disposer en urgence de moyens humains a été jugée « simpliste ».
On ne compte plus les incidents graves avec violences physique et morale :
- élèves qui urinent dans la cour ;
- crachats sur la CPE ;
- coups de compas ;
- bousculades (avec traumatisme crânien, deux chevilles cassées…) ;
- mouvements de foule dans la cour ;
- enseignants obligés de s’interposer physiquement dans des bagarres incessantes ;
- opposition physique et insultes à Mme la Principale ;
- coupure au sécateur d’un câble d’alimentation électrique ;
- attouchements entre élèves ;
- nombreux déclenchements de l’alarme incendie, jusqu’à 6 fois par jour ;
- départ d’incendie volontaire …
Ceux-ci ont entraîné un véritable climat anxiogène pour le personnel et les élèves de l’établissement. La détresse des équipes, la mise en danger des élèves et la souffrance au travail sont aujourd’hui une réalité quotidienne. Nous sommes mobilisés pour la réussite éducative et non pas pour lutter contre la violence scolaire.
Aujourd’hui, la solidité et le dévouement du personnel ne sauraient suffire ni dédouaner l’administration de ses propres responsabilités.
Nous, nous avons su prendre les nôtres en clamant qu’un collège ne peut fonctionner ainsi ! Ses élèves ne peuvent être instruits normalement dans de telles conditions ! Ses personnels ne sont pas en mesure d’assurer leurs missions dignement ! Nous ne l’acceptons pas !
L’administration prend donc par avance la responsabilité de tout ce qui pourrait arriver.
Pour nous, rien n’est réglé. Nous décidons d’alerter tout le monde. Nous continuons plus que jamais d’exiger un deuxième Conseiller Principal d’Éducation et deux surveillants supplémentaires.
Nous ne renonçons pas, nous vous demandons de nous recevoir : force doit rester à la loi, c’est-à-dire à l’obligation pour les pouvoirs publics de garantir le droit à l’instruction. Celui-ci passe par un retour à un fonctionnement normal de notre établissement.
Ce matin, pour la troisième journée, nous reprenons la grève avec les syndicats. Les parents et de nombreux élus, sont mobilisés, déterminés et décidés, avec nous, à obtenir ce qui n’est que notre droit et celui des élèves. Recevez-nous en urgence.
Pour les personnels,
Madame Valérie PAILLOT, déléguée syndicale FO
Monsieur Léandre PANCHAUD, délégué syndical SNES